Après une absence occasionnée par la pandémie mondiale de COVID-19, Mission inclusion, représentée par Samuel Bate, gestionnaire en action humanitaire, a enfin retrouvé ses partenaires du CDD-Caritas de Maroua-Mokolo dans l’Extrême-Nord du Cameroun, où nous répondons depuis 2016 à la crise humanitaire qui sévit dans ce pays.  

Après un long voyage, passant par Bruxelles, la capitale camerounaise de Yaoundé et enfin un dernier vol en avion de l’ONU, nous avons enfin débarqué sur place à Maroua. Cet avion affrété par le United Nations Humanitarian Air Service (UNHAS) sert à transporter les travailleurs de la coopération sur le territoire jusqu’à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Nous étions heureux de renouer les liens avec l’équipe du CDD-Caritas, mais surtout, d’officialiser l’entraide prolongée au projet initialement prévue pour un an, jusqu’en mars 2024, grâce à un nouvel appui financier d’Affaires mondiales Canada (AMC). 

En plus du travail de bureau entourant les préparatifs du lancement, nous avons également eu la chance de visiter les personnes bénéficiaires du projet, ainsi que les installations. Une intégration naturelle pour pouvoir leur poser des questions sur l’impact du projet sur leurs vies, et ainsi continuer à améliorer notre réponse humanitaire. Nous avons visité des centres de santé à Zamay et Tada, l’hôpital de référence à Tokombéré, ainsi que les communautés de Dangrezaï et Massaré, qui sont parmi les 15 localités favorisées par des points d’eau à pompe manuelle dans le cadre du projet en 2021-2022.  

L’un des points d’eau à pompe manuelle des communautés de Dangrezaï et Massaré

À Dangrezaï et Massaré, nous avons aussi rencontré des groupes d’adolescentes qui reçoivent des formations sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs, y compris des sessions sur les violences basées sur le genre et les droits humains. Portant leur bracelets-calendriers permettant de suivre leur cycle menstruel, ces filles et jeunes femmes ont relaté comment ces formations leur permettent d’apprendre, et surtout de partager leurs expériences entre elles. Elles affirment qu’il faut aussi dénoncer la violence, s’exprimant sans tabou sur les incidents qu’elles subissent : violence basée sur le genre, violence au sein du ménage, autres violences physiques et psychologiques, agression sexuelle, mariage précoce et forcé, déni de ressources ou d’éducation, etc.  

Pour les appuyer, une centaine de femmes leaders formées par le projet ont fait d’elles des personnes-ressource pour les femmes et filles en situation de vulnérabilité dans 32 villages à travers la zone d’intervention, leur fournissant un accompagnement encadré vers les services appropriés. Les femmes leaders sont formées sur la réponse initiale aux femmes et filles qui se confient à elles. 

En discutant avec les personnes déplacées et vulnérables touchées par le projet, nous avons pu corroborer les constats de la communauté humanitaire : les déplacements de populations continuent, se multiplient, impactant la capacité du projet à venir en appui à toutes et tous. Ces personnes n’ont tout de même pas manqué de mentionner le soulagement que leur apporte le projet, et remercient Mission inclusion, le CDD-Caritas, et Affaires mondiales Canada pour leur appui essentiel. « Avant, nous les femmes devions partir chercher de l’eau à une heure ou deux heures du matin pour atteindre le point d’eau le plus proche d’ici l’aube. Maintenant, grâce au nouveau point d’eau ici au village, nous pouvons partir à six heures du matin. Nous avons plus de temps pour nos enfants, et parvenons à mieux répondre aux besoins de nos proches, dans les cas de maladies, car l’eau est maintenant proche de nous. » 

La visite de l’équipe de Mission inclusion a coïncidé avec celle de nos vis-à-vis d’AMC au Cameroun. Nous avons eu le plaisir de les accompagner auprès de communautés participantes au projet, ainsi qu’à un centre de santé soutenu par le projet. La démonstration de la préparation de bouillie enrichie pour contrer la malnutrition chez les enfants de 0-5 ans, à partir d’ingrédients locaux, fut un moment fort. 

En somme, ce fut un superbe retour au Cameroun, avec le plus bel accueil. Je tiens à remercier toute l’équipe projet du CDD-Caritas, sans qui tout ceci ne serait possible : Edouard, Brigitte, Gaston, Sœur Marcelline, Julienne, Edwige, Priscille, Thérèse, Gaëlle, et Augustin!  

Samuel Bate
Gestionnaire en action humanitaire
Mission inclusion