Musée de Mohéli : préserver l'âme de l'île

Par Denise Nicolau, Loubna Hamidi et Zoe Jafflin — 14 septembre 2025

Sur Mohéli, la plus petite île des Comores, se cache un trésor : le musée de Mohéli. Cogéré avec le ministère de la Culture et de l’Histoire, ce n’est pas qu’un simple musée — c’est une archive vivante de la culture, de l’histoire et de la biodiversité.

Entre ses murs modestes, on découvre des coquillages endémiques, des mangroves et des oiseaux rares qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre. Des pierres et des minéraux, dont plusieurs n’ont jamais été étudiés, recèlent des histoires qui attendent d’être racontées. Chaque pièce reflète l’identité de Mohéli et son lien profond avec la nature.

Une équipe animée par l’engagement

Au cœur de cet effort se trouve Haddad, géographe et historien qui a commencé à travailler sur des études océanographiques en 2020 avant d’élargir ses recherches à la biodiversité et aux minéraux en 2024. Sans formation officielle en muséologie, il a bâti ce projet par pur dévouement.

À ses côtés, deux femmes remarquables — Hichma et Raissa — qui, avec leur expérience en administration, en éducation et en finances, apportent force et dévouement à la cause. Ensemble, ils forment une petite équipe déterminée qui croit que le patrimoine de Mohéli mérite d’être célébré et préservé.

L’éducation au cœur de la mission

Déjà, plus de 300 élèves des écoles locales ont visité le musée, guidés par leurs enseignantes et enseignants. Pour plusieurs, c’est la première fois qu’ils voient l’histoire et la biodiversité de leur île leur être présentées. Les universités viennent également apprendre, faisant du musée un carrefour d’éducation et de fierté.

Lors de notre visite, ce qui m’a le plus frappée, ce n’était pas seulement les connaissances préservées dans les vitrines, mais la générosité et le symbolisme derrière tout cela. On nous a offert un collier fait de graines et de pierres de Mohéli même — un geste profondément ancré dans l’identité, la culture et l’appartenance. Je l’ai porté avec gratitude et responsabilité, un rappel que le patrimoine n’est pas seulement à admirer, mais à protéger.

Défis et aspirations

Pourtant, les défis demeurent. Le musée fonctionne actuellement dans une salle empruntée au département du Tourisme. Il rêve d’avoir son propre bâtiment, équipé pour la recherche sur les minéraux et la biodiversité. L’équipe aspire à établir des liens avec des institutions sœurs en Afrique de l’Est — particulièrement au Mozambique, en Tanzanie et en Afrique du Sud — pour échanger des connaissances et renforcer son travail.

Un appel au partenariat

C’est plus qu’une histoire locale. C’est une question de valorisation des petites îles et de leur importance mondiale. Soutenir le musée de Mohéli, c’est investir dans la biodiversité, dans la culture, dans l’éducation et dans les personnes qui maintiennent vivant l’héritage de leur île contre vents et marées.

Si vous êtes partenaire, université, musée, donateur ou donatrice, ou simplement une personne passionnée par la conservation et le patrimoine, ceci est un appel ouvert. Marchons aux côtés de Mohéli et donnons à cette vision les ailes qu’elle mérite.