Crédit image: Collectif 8 mars. Coopérative Belvédère communication. Illustration : Marin Blanc.

On nous demande souvent pourquoi le 8 mars est si important. Pourquoi devons-nous avoir une « journée pour les femmes »  ? On ne le dira jamais assez, mais ce n’est pas la «  fête des femmes  » ni une « fête des mères ». La date du 8 mars commémore les luttes féministes datant du début du siècle dernier. Les femmes revendiquaient alors la reconnaissance de leurs droits en tant que femmes, travailleuses, ouvrières, mères de famille : le droit de vivre dans la dignité, sans violences, et d’être reconnues comme des êtres humains politiques et capables de décider.

Aujourd’hui, ces revendications ne sont pas si éloignées, que ce soit ici ou ailleurs. Les luttes des femmes, de toutes les personnes s’identifiant comme femmes, doivent continuer, mais surtout, elles doivent être entendues et écoutées. C’est pourquoi nous nous devons de marquer ce 8 mars, de résister, de lutter avec des revendications qui doivent relever du mantra dans tous nos pays.  

J’écris ce blogue en toute solidarité avec nos sœurs du monde entier. Je pense à nos sœurs iraniennes qui se battent depuis des années, et encore plus ces derniers mois, contre une oppression religieuse tyrannique. À nos sœurs péruviennes, invisibilisées par les médias, qui mènent des manifestations politiques au péril de leur vie. Je pense aussi à nos sœurs ukrainiennes, qui, loin d’être les premières à vivre des atrocités en temps de guerre, subissent des violences dont l’ampleur immonde commence à peine à être mesurée et dénoncée. Je pense à toutes nos sœurs qui se battent pour leur droit à un avenir meilleur et qui traversent des frontières, parfois à pied, en bateau, cachées dans des camions, en exposant leur plus grande «  vulnérabilité  » dans ce monde : celle d’être perçue comme une femme.    

Un slogan pour le 8 mars

En tant qu’organisation qui veut contribuer aux changements sociaux, nous avons le devoir de soutenir ces voix, de les porter le plus haut possible grâce à nos privilèges d’être lus, écoutés et entendus. Le slogan « Résistances féministes », proposé par le Collectif 8 mars, met en lumière la nécessité d’agir et de poursuivre les luttes pour des sociétés libres, justes, égalitaires et inclusives. Ce slogan, plein d’amour et d’espoir, reflète parfaitement la vision et le travail de Mission inclusion qui œuvre pour que l’inclusion sociale ouvre de nouveaux chemins pour toutes les personnes les plus exclues se retrouvant en situation de marginalité et de violences.  

En échangeant avec mes homologues pour rédiger ce billet, je constate que les revendications portées par différentes organisations sont complémentaires et transcendent les frontières géographiques et culturelles.  

Je pense notamment à Mères avec Pouvoir, une organisation québécoise qui lutte contre les discriminations que subissent les femmes cheffes de famille monoparentale dans leur parcours scolaire et professionnel. Autour du bébé, une autre organisation, dénonce l’appropriation du corps des femmes et de leur temps lié à la maternité. Les femmes qui deviennent mères sont souvent dépossédées de leur corps, considéré comme appartenant à la société tout entière et subissent des pressions pour répondre aux normes sociales en termes d’apparence physique et de sexualité. 

Je pense également au Centre-Femmes La Passerelle du Kamouraska qui se bat contre les féminicides et l’exploitation sexuelle, ainsi que pour briser l’isolement que peuvent vivre certaines femmes. De même, notre partenaire Swayam en Inde a observé une augmentation des violences faites aux femmes, prenant de nouvelles formes également, qu’il s’agisse de cyberviolence, de violence psychologique ou de contrôle financier. Pour elles, les organisations féministes doivent rester mobilisées pour sensibiliser à ces enjeux et lutter contre toutes les formes de violence que subissent les femmes partout dans le monde. Enfin, notre partenaire APIL au Burkina Faso met en avant la force dite invisible des femmes, leur résilience et le rôle clé qu’elles jouent dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix. 

Toutes ces organisations s’accordent sur l’importance de sensibiliser et mobiliser les hommes et les garçons dans la lutte pour l’égalité des genres. Ils sont des alliés incontournables pour lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence que subissent les femmes. 

Enfin, j’aimerais souligner que l’avenir est féministe, car les femmes, dans toute leur diversité, qui luttent, proposent des solutions et des alternatives pour construire de meilleures sociétés, plus pacifiques, inclusives et en paix avec la nature. Ce n’est pas seulement pour les femmes, mais pour toutes les personnes concernées, au-delà de toute forme de domination ou de recherche de profit à tout prix. Il suffit de leur accorder la place qu’elles méritent et de les écouter.  

En attendant, résistons ensemble pour une société plus inclusive et égalitaire. 


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