Par Messy Sum
Pourquoi l’inclusion des femmes est essentielle pour faire progresser les solutions fondées sur la nature pour l’adaptation climatique ?
Participantes et participants à la formation SfN à Kilifi
Le projet ReSea au Kenya a récemment organisé une formation intensive de cinq jours sur les solutions fondées sur la nature (SfN) sensibles au genre pour l’adaptation climatique. Tenue à Watamu, dans le comté de Kilifi, les sessions ont réuni des représentantes et représentants d’agences gouvernementales, notamment le gouvernement du comté de Kilifi, le Kenya Wildlife Service (KWS), le Kenya Forests Service (KFS), le Kenya Marine Fisheries Institute (KEMFRI), des partenaires de conservation, des organisations communautaires, différentes structures communautaires incluant les responsables des unités de gestion des plages (BMU) et des associations de pêche communautaires (CFA), ainsi que la communauté dans son ensemble pour apprendre, partager et renforcer leurs compétences dans la mise en œuvre de SfN sensibles au genre.
De l’évaluation économique des écosystèmes au suivi et à l’évaluation sensibles au genre, la formation a souligné que les SfN réussies doivent non seulement restaurer les écosystèmes, mais aussi redonner du pouvoir aux communautés. La formation a mis en évidence l’importance de la participation inclusive des femmes au succès des solutions fondées sur la nature.
Les femmes, gardiennes de la nature et du bien-être communautaire
Eunice, présidente du groupe de conservation Chambuko Amkeni, plantant des mangroves (Crédit photo : projet ReSea)
Dans les communautés côtières de Kilifi, les femmes jouent un rôle central dans la pêche, la conservation des mangroves, l’écotourisme et les petites entreprises. Des groupes comme Jimba Sauti la Wamama, Mkwajuni Young Mothers et Shella Pwani, tous présents à la formation, ont démontré comment les entreprises dirigées par des femmes défendent la conservation tout en maintenant les moyens de subsistance.
Les femmes sont souvent les premières à ressentir l’impact des changements climatiques sur la sécurité alimentaire, la disponibilité de l’eau et la santé familiale. Leurs expériences vécues offrent des perspectives uniques pour concevoir des SfN qui répondent aux besoins immédiats des communautés tout en préservant les ressources pour les générations futures. Exclure les femmes de la prise de décision fait taire ces perspectives et affaiblit la durabilité à long terme.
Construire des entreprises SfN inclusives
Présidente de Gongoni Mikoko
Un thème récurrent tout au long de la formation était l’importance de structurer des entreprises SfN durables pour la génération de revenus. Les entrepreneuses ont déjà fait preuve de résilience et de créativité dans le développement d’entreprises qui lient conservation et avantages économiques. En assurant une représentation égale des femmes dans les formations, le mentorat et les opportunités de financement, les initiatives SfN peuvent créer des voies économiques plus inclusives.
Projet de conservation du lac aux crevettes
Par exemple, lors de la visite de terrain au projet de conservation du lac aux crevettes (Prawns Lake Conservation Project), les participantes et participants ont appris comment l’écotourisme et la restauration des mangroves peuvent coexister pour générer des revenus tout en protégeant la biodiversité. De tels modèles prospèrent lorsque les femmes et les hommes sont également impliqués dans la prise de décision, la tenue des registres et le partage des bénéfices.
L’égalité des genres renforce la durabilité
Les sessions sur l’égalité des genres et l’inclusion sociale (EGIS) ont souligné que les approches sensibles au genre ne sont pas un simple « plus », mais une nécessité. Lorsque les femmes participent activement aux processus de suivi, d’évaluation et d’apprentissage, l’appropriation locale et la redevabilité augmentent. Comme l’a souligné Dorothy Seyyida de Mission inclusion, le suivi communautaire qui intègre les connaissances locales et scientifiques aide à maintenir les chaînes de valeur SfN à long terme.
Participantes et participants à la session de formation
De plus, lorsque les jeunes mères, les pêcheuses et les organisations communautaires dirigées par des femmes participent à la conception et à la mise à l’échelle des SfN, les résultats sont plus équitables. Cela renforce la résilience tant au niveau des ménages que des communautés.
Les femmes moteurs des politiques et de la sensibilisation
Au-delà des projets locaux, la participation des femmes améliore également le plaidoyer et la communication pour une adoption plus large des SfN. De l’influence sur les politiques du gouvernement de comté à la direction de campagnes de sensibilisation, les femmes sont des voix puissantes pour la justice climatique et la gestion environnementale.
Comme l’a noté une participante lors des réflexions, les plateformes pratiques de partage des connaissances comme cette formation habilitent les communautés, en particulier les femmes, à s’engager avec confiance dans les dialogues politiques et les espaces de prise de décision.
La voie à suivre
La conclusion réussie de la formation SfN à Kilifi a jeté des bases solides pour intensifier les stratégies d’adaptation climatique qui sont techniquement solides, appropriées par les communautés et inclusives du genre. En adoptant la participation des femmes, nous nous assurons que les SfN sont non seulement écologiquement efficaces, mais aussi socialement justes et économiquement viables.
Selon les mots de nombreuses participantes et participants, ce n’est que le début. Le défi maintenant est de traduire la formation en action — construire des entreprises SfN, surveiller les écosystèmes de manière durable et s’assurer que les femmes restent à l’avant-garde des solutions climatiques.
Parce que quand les femmes dirigent la protection de la nature, des communautés entières prospèrent.
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