L’Extrême-Nord du Cameroun est aux prises avec une crise qui affecte directement près de 1,5 million de personnes. En 2016, on estimait que 228 109 personnes y avaient trouvé refuge après avoir fui les violences du mouvement insurgé Boko Haram.
Parallèlement à ce climat de violence, l’insécurité alimentaire dans la région de l’Extrême-Nord a atteint un niveau critique. La majorité des personnes déplacées et vulnérables qui avaient auparavant accès à des moyens de subsistance ont perdu la capacité de reprendre leurs activités et conséquemment, de combler leurs besoins primaires. C’est pourquoi nous avons entamé en 2016 un projet de réponse humanitaire évolutive, durable, et respectueuse de l’environnement.
Voici donc maintenant deux ans que nous avons débuté notre projet d’assistance intégrée aux personnes déplacées et populations hôtes affectées par la violence dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun avec le CDD-Caritas de Maroua grâce entre autres à l’appui financier d’Affaires Mondiales Canada, afin d’appuyer les populations déplacées victimes de Boko haram. À cause des conditions de sécurité, jusque là nous n’avions jamais pu nous rendre dans l’Extrême-Nord du Cameroun, où se déroule le projet.
Voici maintenant un pas de franchi. Grâce à une baisse des exactions subies dans la région, notre collègue Charles Mugiraneza a pu se rendre sur les lieux et constater par lui-même les avancées du projet. Nous avons ainsi pu rencontrer le CDD-Caritas dans ses bureaux, visiter ensemble les lieux et sites de mise en œuvre des activités pour rencontrer les bénéficiaires, faire le suivi et l’évaluation de l’Atteinte des objectifs de notre projet conjoint.
« En revenant de Maroua, la plus grande préoccupation que j’avais était de comment vous transmettre, vous partager la situation, les conditions de vie dans lesquels vivent les déplacés affectés par les attaques de Boko Haram. Vous partager le contexte tant difficile dans lequel travaillent nos partenaires, mais aussi vous faire comprendre la grande valeur du travail de solidarité que nous faisons, car nos actions sont extrêmement utiles pour ces personnes. Par de simples images, il est difficile de le faire.»
Pour la suite du projet, on entrevoit déjà des succès notamment au niveau des valeurs qui sont au cœur de l’approche canadienne en solidarité internationale, telle que l’égalité femme-homme (EFH). En effet, dans le cadre de cette même visite, Charles a réalisé des formations sur l’EFH avec nos partenaires sur le terrain. C’est également un axe de travail qui nous est important à L’ŒUVRE LÉGER.
Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme, toute personne a droit à la protection. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes revient d’ailleurs sur ce sujet. En 2000, le Conseil de sécurité a d’ailleurs voté une résolution spécifique sur la protection et le rôle des femmes en zone de conflit connu sous l’appellation de la résolution 1325.
Cette session de formation nous a permis d’explorer avec notre partenaire le CDD-Caritas les voies et moyens qui nous permettront d’accroître le niveau de protection en général des populations déplacées à l’Extrême-Nord du Cameroun, mais celle des filles et des femmes en particulier.
De nouvelles familles déplacées arrivent chaque jour dans les zones où nous travaillons, et les besoins sont encore grands. Cependant, la nouvelle étape qui a été franchie par L’ŒUVRE LÉGER en se rendant à l’Extrême-Nord du Cameroun laisse entrevoir une lueur d’espoir dans cette région et nous encourage grandement à poursuivre le travail.
Pour voir les photos prises lors de notre dernière mission au Cameroun, visitez notre galerie Flickr.