Pays le plus peuplé d’Afrique avec presque 200 millions d’habitants, le Nigéria est marqué par des inégalités socio-économiques colossales, et un taux de corruption élevé à tous les niveaux. Dans cet environnement déjà instable, l’insurrection dans le nord-est du pays et la violence généralisée qui en résulte ont provoqué une crise à grande échelle.
En effet, la région du Bassin du Lac Tchad compte désormais plus de 2,5 millions de personnes déplacées du fait des agissements du groupe Boko Haram, un mouvement terroriste djihadiste originaire justement du nord-est du Nigéria.
Recourant aux violences sexuelles et aux violences basées sur le genre, au kidnapping, au recrutement forcé et aux attentats suicides, le groupe a instauré un véritable climat de terreur et les attaques contre les civils se multiplient – que ce soit au Nigéria, au Niger, au Cameroun ou au Tchad. Plus de 20 000 décès sont attribués au groupe terroriste dans la région depuis son apparition il y a 8 ans.
Les menaces constantes de Boko Haram dans tous les pays touchés ainsi que l’absence de services de base ont engendré des besoins humanitaires énormes parmi les civils, ainsi que des problématiques de protection majeures. La fin de l’année 2016 et les premiers mois de 2017 ont été marqués par une augmentation des attaques dans le nord-est du Nigéria, tandis que la situation sécuritaire dans la région du lac Tchad, les zones frontalières avec le Cameroun et la région de Diffa au Niger reste volatile et imprévisible.
De quelle manière L’ŒUVRE LÉGER agit-elle dans la région du lac Tchad?
En 2016, L’ŒUVRE LÉGER a débuté avec un partenaire local, le CDD-Caritas de Maroua-Mokolo, un projet de réponse d’urgence intégrée à l’Extrême-Nord du Cameroun, une région durement affectée par les exactions de Boko Haram.
Rencontre avec des populations déplacées du Nigéria.
Conscients de l’existence de besoins humanitaires similaires dans le nord-est du Nigéria et particulièrement au nord de la ville de Maiduguri, dans l’état de Borno, la fondation a souhaité analyser les possibilités de répliquer dans ce pays limitrophe le mode opératoire de l’intervention actuelle au Cameroun. C’est pourquoi une mission exploratoire a récemment été organisée afin de recueillir des informations de première main sur les lacunes existant dans l’appui apporté aux populations vulnérables de l’état de Borno, et sur les possibilités de collaboration avec les organisations locales. Pour ce faire, des entretiens, des groupes de discussions et des enquêtes auprès des populations déplacées vivant en camps ou dans des familles, ont été réalisés.
Naturellement, les données recueillies doivent désormais être analysées de façon approfondie, mais les résultats préliminaires de l’évaluation indiquent que d’immenses besoins existent en sécurité alimentaire et en moyens de subsistance : les ménages déplacés auxquels nous nous sommes adressés en dehors de Maiduguri où se concentre l’essentiel de l’aide humanitaire internationale, n’ont reçu aucune assistance jusqu’à présent, et peinent à survivre.
Avec un accès à des outils agricoles et à quelques semences à valeur commerciale pour développer des potagers familiaux, ainsi qu’à du combustible pour cuire et donc consommer leurs aliments, la situation de milliers de personnes vulnérables – et notamment des femmes et des enfants – pourrait pourtant être considérablement améliorée.
C’est sur cette possibilité que notre équipe de l’action humanitaire concentrera ses efforts dans les prochains mois. Pour être informé en premier des nouvelles de L’ŒUVRE LÉGER, suivez-nous sur :