La situation sanitaire en Inde présentement est catastrophique. Mission inclusion travaille avec les mêmes partenaires dans ce pays depuis maintenant plus de 20 ans. Au coeur de cette relation privilégiée, il y a évidemment une grande confiance. Lorsqu’ils nous ont fait état de ce qui se passe sur le terrain depuis quelques semaines, nous savions que nous devions agir pour les aider. Le témoignage d’Anuradha Kapoor, fondatrice et directrice de Swayam à Kolkata est particulièrement parlant:


« Merci de nous avoir contactés en ces temps difficiles. Comme vous l’avez vu à la télévision, les choses vont vraiment mal. Certains de mes collègues doivent affronter la COVID-19 au sein de leurs familles – qu’eux-même soient affectés ou bien leurs conjoint.e.s, leurs frères et sœurs, etc. Ma collègue Amrita et toute sa famille ont reçu un diagnostic positif au coronavirus. J’espère que leurs symptômes seront bénins et qu’ils se rétabliront bientôt.

Dans les villages où nous travaillons, ne nombreuses personnes tombent malades mais craignent d’aller à l’hôpital, de peur d’être testés positifs à la COVID-19. Au lieu de cela, ils restent à la maison, ne sont pas diagnostiqués et finissent par perdre la vie.

Anuradha Kapoor, fondatrice et directrice de Swayam

Il y a aussi beaucoup de désinformation et de méfiance autour de la maladie. L’oxygène et les lits d’hôpitaux se font très rares. Les gens meurent parce qu’ils ne peuvent pas se procurer de l’oxygène et des lits d’hôpital à temps. Les réseaux sociaux regorgent de demandes pour ces produits précieux. Même les hôpitaux manquent d’oxygène et demandent aux patients de se procurer leurs propres réserves ou de se rendre dans d’autres hôpitaux.

Hier, le nombre de cas diagnostiqués dans le pays a dépassé les 400 000 cas et plus de 3 500 décès ont été déclarés. Les cas réels sont bien plus nombreux parce que ceux qui meurent à la maison ne sont pas enregistrés  dans les chiffres officiels. Les crématoriums débordent. Cette fois, de nombreux jeunes perdent aussi la vie. À Calcutta, une personne sur deux qui se fait tester ressort avec un diagnostic positif. Malheureusement, il faut trois jours pour qu’un test soit effectué et trois autres pour obtenir les résultats, à cause de la quantité de tests qui doivent être faits. Les hôpitaux et les médecins sont débordés. Un jeune médecin de 30 ans s’est suicidé à Delhi car il ne supportait pas de voir 5 à 6 patients mourir chaque jour dans son hôpital. Même les médecins n’obtiennent pas de lits dans leurs propres hôpitaux. Les médicaments sont également rares et difficiles à obtenir.

Dans l’ensemble, la situation est désastreuse. Ici, dans la région du Bengale, nous nous attendons à ce que les cas augmentent encore au cours des deux prochaines semaines en raison des élections qui ont vu des milliers de personnes voter et se rassembler lors d’événements politiques, et ce malgré la pandémie. Cette fois-ci, des familles entières sont touchées. De nombreux jeunes enfants deviennent orphelins après que leurs deux parents soient décédés de la COVID-19.

Je ne pense pas qu’il y ait une seule personne que je connaisse qui n’ait pas eu au moins 20 personnes touchées par la maladie dans son réseau, ou qui n’ait pas perdu un membre de sa famille ou un ami à cause de la COVID-19. Pour être honnête, nous vivons au jour le jour. Même les personnes qui ne sont pas sorties de la maison sont infectées. Nous n’avons aucune idée de ce qui se passera demain. La santé mentale des personnes est gravement affectée, en particulier celles qui vivent seules.

Les choses vont vraiment mal. J’espère que cette description vous donnera une idée de ce que nous traversons. »


On ne peut faire autrement que se sentir interpellé par cette situation humanitaire alarmante. C’est pourquoi Mission inclusion a lancé une campagne spéciale pour venir en aide à nos partenaires en Inde et aux personnes qui bénéficient de leurs services. Mission inclusion a déjà mobilisé 25 000$ pour une assistance humanitaire d’urgence. Mais il faut faire plus. Nous vous demandons votre aide pour soutenir le plus de personnes possibles dans les régions touchées. Votre empathie pourrait, par exemple, aider un orphelin de la COVID-19 à obtenir un soutien à l’éducation. MERCI de votre générosité.