Le Burkina Faso est actuellement aux prises avec une crise régionale complexe et prolongée sur sa frontière avec le Mali, qui affecte directement près de 1,2 million de personnes, dont un peu plus de la moitié sont en état d’insécurité alimentaire. La cause immédiate de cette crise, qui touche également des millions de personnes au Mali et au Niger, est l’insécurité occasionnée par les violences de groupes armés. Ces derniers s’attaquent autant aux civils qu’aux personnes en autorité, résultant en enlèvements et assassinats d’innocents.

Ce climat d’insécurité provoque des mouvements de populations, limite l’accès aux services de base et les interventions des organismes de la société civile dans certaines localités. Pour assurer leur sécurité ainsi que celle de leur famille, de nombreuses personnes des communautés touchées ont fui leur village pour rejoindre des provinces voisines plus sécuritaires.

C’est en regard de cette crise que nous annonçons aujourd’hui la mise en place d’un nouveau projet d’action humanitaire dans la province du Yatenga, au Burkina Faso. Financé par le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, ce nouveau projet sera réalisé en collaboration avec l’un de nos partenaires de longue date, l’Association Formation-Développement-Ruralité (AFDR), qui travaille dans cette région.

Un partenaire d’exception

Basée à Ouahigouya, AFDR est une association reconnue au niveau national avec qui nous travaillons sur divers projets depuis plus de 10 ans. C’est d’ailleurs l’un des partenaires burkinabés de notre programme d’Innovation et mobilisation pour la sécurité alimentaire (IMSA), déployé dans les régions du Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Nord depuis 2015. Par ce projet financé par Affaires mondiales Canada, AFDR soutient 1 000 ménages de la région du Nord du Burkina Faso pour assurer leur sécurité alimentaire, avec l’objectif de promouvoir un accroissement agricole durable et de renforcer la résilience des populations face aux effets néfastes des changements climatiques.

Des besoins qui augmentent

Selon les dernières données recueillies en juillet 2019, il y aurait 220 000 personnes déplacées internes au nord du Burkina Faso. C’est plus du double de personnes recensées en janvier dernier. Ce nombre augmente constamment dû aux représailles sur les populations civiles par les groupes armés après chaque opération militaire. La majorité des personnes déplacées par ces violences ont tout laissé derrière elles dans leur fuite et sont dans l’impossibilité de répondre à leurs besoins primaires.

En effet, les personnes déplacées sont arrivées dans les villages d’accueil avec des besoins criants en vivres et sans accès aux terres pour reprendre leurs activités de subsistance de base, soit l’agriculture et l’élevage. En raison de la grande précarité socioéconomique préexistante des communautés vivant dans la région et à l’impact des changements climatiques, il est d’autant plus difficile pour les familles déplacées touchées par l’insécurité de subvenir à leurs besoins primaires, particulièrement leurs besoins alimentaires.

Une action concrète

Face à cette situation alarmante, nous travaillerons avec AFDR afin de répondre rapidement aux besoins d’urgence des populations touchées par l’insécurité dans la province du Yatenga. De plus, des activités pour assurer la reprise économique seront offertes aux familles touchées les plus vulnérables. Cette réponse humanitaire permettra aux personnes ciblées de se nourrir, de reprendre leurs activités agricoles, et d’avoir accès à des installations sanitaires convenables.

Concrètement, en plus de faire une distribution de vivres (céréales, légumineuses, huile), tant aux populations déplacées qu’aux populations hôtes vulnérables, AFDR distribuera également des semences certifiées et octroiera des parcelles de terre afin que les familles puissent cultiver de manière autonome et ainsi assurer leurs moyens de subsistance. Ces travaux impliqueront donc les déplacés à leur propre remise sur pied.

AFDR est le partenaire idéal pour effectuer cette réponse humanitaire, car elle dispose d’une robuste expertise de près de 20 ans dans divers secteurs de la coopération internationale, dont la sécurité alimentaire, l’éducation, la formation technique, et l’inclusion financière, en plus de mettre en œuvre des activités d’autonomisation et de développement, particulièrement pour les jeunes et les femmes, au sein des communautés vulnérables du nord du Burkina Faso.

Ce nouveau projet ne fait que commencer, mais nous avons espoir qu’il fera une réelle différence de la vie de nombreuses familles burkinabés.

Depuis près de 20 ans, la Fondation Jules et Paul-Émile Léger est un acteur humanitaire international. Elle se démarque aujourd’hui comme organisation experte et novatrice dans son approche à l’action humanitaire, qui privilégie les partenariats rapprochés avec les organisations locales. Cette approche est en synergie avec les principes du Grand Bargain et de la Nouvelle Manière de Travailler de la communauté humanitaire internationale.

Pour en savoir plus sur notre approche et les différents projets humanitaires en cours, visitez la section Aide humanitaire de notre site Web.