En juin dernier sur le blogue, nous vous parlions d’une mission exploratoire que nos collègues de l’action humanitaire avaient menés au Nord-Est du Nigéria. En effet, confiants de la réussite de notre projet de réponse d’urgence dans l’Extrême-Nord du Cameroun financé par Affaires mondiales Canada, nous souhaitions analyser les possibilités de répliquer le mode opératoire du projet. Pour ce faire, des entretiens, des groupes de discussions et des enquêtes auprès des populations déplacées vivant en camps ou dans des familles, ont été réalisés.

L’analyse a été concluante puisqu’un projet pilote a commencé il y a quelques semaines dans deux camps de personnes déplacées dans la ville principale de Maiduguri.

Tout en étant complémentaires, les projets que nous mettons en place dans la région du Bassin du Lac Tchad comportent des problématiques différentes. Au Nigéria, la violence basée sur le genre est un enjeu important. En effet, l’accès aux forêts et la campagne, où les femmes et les filles vont traditionnellement se procurer du bois de chauffe est impossible, car le danger d’y être agressé, enlevé ou tué par Boko Haram est trop important.

Avec notre partenaire nigérian le Gender Equality, Peace and Development Centre (GEPaDC), nous proposons donc une solution à ces enjeux : la formation de femmes en la fabrication de briquettes fabriquées à partir de biomasse végétale recueillie dans les camps, qu’elles pourront également vendre par la suite. Les femmes qui seront formées retrouveront ainsi une indépendance économique dans une société encore profondément patriarcale. De plus, les centres de fabrication de briquettes deviendront des espaces sûrs pour les femmes, où des formations de sensibilisation et de prévention de la violence domestique seront données.

Les hommes ne seront pas en reste, puisqu’ils seront sensibilisés aux enjeux de genre et seront amenés à former des alliés qui chercheront activement à changer les attitudes qui sous-tendent l’inégalité des genres.

Avec ce projet, nous nous permettons de voir grand. L’expérience acquise pourra ensuite être répliquée à de multiples camps se trouvant également à l’extérieur de la ville et touchant un plus grand nombre de personnes vulnérables et affectées par la crise.

Pour en savoir plus sur l’approche de L’ŒUVRE LÉGER en aide humanitaire, et sur les projets présentement en cours, visitez la section Aide Humanitaire de notre site Web.